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Le tournage s'est déroulé du 25 au 28 Avril 2000.
Dès le lundi l'organisation passe à la vitesse supérieure. L'équipe se retrouve à l'esra pour la réunion "générale" où sont distribués storyboards, plans au sol et feuilles de service pour la semaine. Nous nous rendons ensuite avec le matériel à notre premier lieu de tournage à savoir l'école Saint-Barthélémy dont la directrice nous a gentillement confié les clefs. La salle de classe de CM2 est réaménagée pour les besoins du plateau : les fenêtres sont borgnolées, les bureaux disposés de manière plus classique, tout comme l'ensemble de la décoration. Le travelling installé, nous sommes fins prêts pour attaquer le tournage le lendemain.
Mardi. Nous commençons par le deuxième plan du film qui voit un travelling lier l'institutrice à Stéphane. Ce plan nécessita la présence d'une dizaine d'élèves de cette même classe, désignés par la directrice de l'école. Leur figuration fut l'occasion d'être immergés dans l'intense atmosphère sur un plateau de tournage, ce qui restera pour eux un très bon souvenir. Profitant du même travelling, le plan final fut tourné, preuve même que l'ordre chronologique est rarement respecté ! Nous enchaînons en effet les plans comprenant le personnage de Michel interprété par Emmanuel, ce dernier n'étant ce jour-là disponible que pendant une certaine tranche horaire.
Sous les conseils de Lionel Carrlet, nous installons ensuite le tournage d'un plan spécial. A l'image, le visage de Stéphane se transforme en dessin. L'effet est réalisé au moyen d'un miroir sans tain. La caméra est placée face au tableau velleda sur lequel est dessiné le visage. Entre les deux, le miroir incliné reflète l'image de l'acteur placé sur le côté devant une surface noire. Le dessin est réalisé en fonction du reflet du point de vue de la caméra.
Fortement éclairé, le reflet de l'acteur apparait à la caméra. En éteignant brusquement les éclairages le dessin éclairé vient remplacer le visage.
L'horaire prévu est dépassé mais heureusement nous disposons de l'école comme bon nous semble car nous avions les clefs. Il n'en sera pas de même pour la suite des événements car l'équipe se déplace le lendemain vers Menton et son Palais de l'Europe.
Mercredi matin. Deux équipes se partagent le travail. Tandis qu'une première équipe tourne les scènes se déroulant dans un couloir du Palais, une autre finit de monter la structure du balcon de plus de 3 mètres de hauteur. La lumière règle les différents éclairages de la scène avec les techniciens du théâtre Francis Palméro qui utilisent des échaffaudages géants pour les réglages en hauteurs. La régie s'installe entre les deux pôles et costumes et maquillages trouvent gracieusement refuge dans la plus vaste loge du Palais. L'après-midi l'équipe de tournage intègre la scène du théâtre pour quelques plans de balcon. Les échaffaudages sont utilisés abondamment pour réaliser des plans en hauteur ou en plongée sur l'action. Il y aura eu quelques légères frayeurs, notamment lorsque Nicolas "Doug" Hulo escalada courageusement l'échaffaudage pour ajuster un drapeau de ses deux mains (c'est là qu'on se dit qu'il en manque une troisième... pour se tenir !).
Après ces quelques escalades, une série de gros plans sont tournés. Mais à 18 heures l'équipe doit quitter les lieux. Et cette première journée au théâtre sous horaires limités accuse un retard sur le planning conséquent. Ce retard, additionné à la journée suivant tout aussi musclée, oblige la réalisation à effectuer la suppression d'une dizaine de plans et ainsi remodeler le scénario original.
Jeudi. La scène est de nouveau prise d'assaut. Et nous commençons par le plan le plus audacieux du film. La caméra traverse la scène dans sa diagonale et passe au milieu de groupes diversement répartis. La suite n'est qu'enchaînement des plans les plus spectaculaires : les cadreurs sont constamment perchés sur l'échaffaudages, les interprétations sont fortes, l'envergure des plans énormes. Vient le plan séquence dit "du théâtre filmé". Pour l'occasion, les élèves de première année venus prendre conseil auprès de Lionel Carrlet sont réquisitionnés pour figurer en tant que silhouettes de spectateurs !
Arrêt sur image pour un plan qui à l'écriture ne payait pas de mine mais qui se révèlera être le plus beau du film. Se retournant vers le public, Michel/Cyrano est ébloui par les spots. D'un très gros plan des yeux à un plan taille, le plus est d'une beauté et d'une fluidité remarque. Mais une relative faute de raccord et un rythme innapproprié ne permettrons pas de l'intégrer au film ! Nous vous le réservons donc pour un futur bonus !...
L'équipe travaille sur un très bon rythme et tous les plans sont bouclés dans les temps, ce qui est un grand soulagement.
Vendredi. Le rythme de croisière pour ce dernier jour de tournage. La loge du théâtre est décomposée en deux parties. d'un côté se tient l'espace filmique ; la technique se camoufle derrière la rangée de miroirs. Car oui, la pièce est infestée de miroirs ! Loin de nous faire défaut, la mise en scène les utilise à 100%. A la prestation intense d'Emmanuel s'ajoute des moments uniques : Richard en doublure "pied", Robin, Laetitia puis finalement Cécile en doublure "cheveux". Robin habillé en Cyrano, la caméra à l'épaule pour une entrée de champ dans un miroir ! L'arrivée du directeur au moment où la caméra connait un problème technique !
Les prises de vue touchent à leur fin. L'horaire est respecté. Tout le monde range le matériel et s'en retourne tranquillement vers l'esra. On se défoule dans nos propres couloirs. On embrasse Daniel. On monte la mobilette vicidominienne. On va tous manger au Québec. Certains iront prolonger la soirée. Pour d'autres, Dessine-moi, ce n'est pas fini !
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